Le Conseil national du numérique affirme son soutien au Libre

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Le Conseil national du numérique (CNNum) promeut à travers l’usage de plusieurs outils les logiciels libres, « source de convivialité, de partage, de coopération et de liberté ».

Logo du Conseil national du numérique

Commission consultative indépendante (créée en 2011, elle a connu plusieurs soubresauts), le Conseil national du numérique (CNNum) communique sur son « soutien à la promotion du Libre », et affirme: « Source de convivialité, de partage, de coopération et de liberté autant qu’outils nécessaires pour garantir un web ouvert, le libre est un sujet qui tient à cœur au Conseil national du numérique depuis de nombreuses années. Le Conseil renforce son soutien et rejoint la démarche collective de promotion du libre au sein de l’Etat et en dehors à travers plusieurs objets: des ateliers de contribution à Wikipédia, un agenda ouvert sur Framagenda, une chaîne Peertube et une carte des déplacements sur uMap. »

Wikipédia, agenda, PeerTube

Le CNNum précise:

– avoir organisé cinq ateliers de sensibilisation à la contribution à Wikipédia, une démarche présentée dans un billet de Louis Magnes, responsable plaidoyer au CNNum, sur LinkedIn. Autour de l’Observatoire sur l’utilisation du numérique dans la guerre en Ukraine, un travail de documentation a été mené, et « quel meilleur endroit pour collaborer collectivement à l’agrégation et au partage d’un savoir que Wikipédia? »

– ouvrir son agenda (vie du Conseil, événements ouverts au public, initiatives signalées…) et entre autres « montrer par l’expérience qu’il existe des outils ouverts, libres, participatifs, contributifs et qui œuvrent à la construction de savoirs communs ».

– migrer sur PeerTube, pour y diffuser plusieurs contenus (interviews, exposés…).

Jean Cattan, secrétaire général du Conseil national du numérique, explique: “Le Conseil national du numérique a toujours eu à cœur de soutenir la démarche du libre et des communs numériques. Les outils que nous déployons aujourd’hui sont essentiels pour renforcer notre soutien – par l’action et en totale cohérence avec notre mission d’agora scientifique et citoyenne. Je suis ravi que le Conseil rejoigne concrètement ce mouvement collectif, qui apporte également beaucoup de plaisir.”

« L’État est paradoxal »

Parmi les nombreuses publications du CNNum, voir cet échange avec Angie Gaudion, de Framasoft (sur la philosophie de cette association remarquable, tout est à lire).

Dont ce passage:

« Framasoft est devenue une association d’éducation populaire aux enjeux du numérique et des communs culturels. Notre objet social n’est plus de faire la promotion du logiciel libre, mais de transmettre des connaissances, des savoirs et de la réflexion autour de pratiques numériques émancipatrices. Pourtant, nous continuons à offrir des services en ligne afin de démontrer que ces outils existent et sont des alternatives probantes aux services des géants du web. Nous transmettons davantage désormais connaissances et savoirs-faire sur ces outils et accompagnons les internautes dans leur autonomisation vis-à-vis des géants du web. »

« L’État contribue aux communs. Par exemple, l’Éducation nationale propose la page apps.education.fr qui référence un ensemble de services pédagogiques en ligne basés sur du logiciel libre. Mais l’État est paradoxal : il contribue aux communs et signe des accords avec Microsoft pour implémenter Windows sur les postes informatiques des écoles. De plus, cette initiative de l’Éducation nationale est très bonne, mais elle reste très méconnue du corps enseignant. Au-delà de la contribution, il y a donc aussi un enjeu important de promotion. »

Source zdnet.fr

L’Europe veut promouvoir les communs numériques

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Wikipédia, Linux, OpenStreetMap et Open Food Facts sont cités en exemples par le rapport du groupe de travail sur les communs numériques de l’Assemblée numérique de l’Union européenne.

Le bâtiment Berlaymont, siège de la Commission européenne à Bruxelles, en juin 2015. Photo: Fred Romero / Wikimedia Commons / CC by

L’Union européenne a réuni les 21 et 22 juin à Toulouse son Assemblée numérique. Y ont été abordés plusieurs sujets – dons de technologies numériques à l’Ukraine, transition climatique, avenir de l’Internet – et communs numériques. Le groupe de travail sur ce sujet créé en février 2022  a étudié les «possibilités de financement, de la création d’un incubateur européen pour les communs numériques, ainsi que des moyens ou d’une structure permettant de fournir des orientations et une assistance aux États membres».

« Maîtrise collective et valorisation des données »

Le groupe de travail sur les communs numériques s’est réuni lors de cette Assemblée numérique et les résultats de ces discussions sont disponibles dans un rapport publié en ligne.

En résumé:

«Les communs numériques sont des ressources numériques non rivales et non exclusives définies par une production, une gestion et une gouvernance partagées. Cette initiative vise à permettre à l’Europe de faire un pas en avant en répondant aux besoins des communs numériques afin de libérer tout leur potentiel pour l’économie, la sécurité, la résilience et la démocratie de l’Europe, conformément aux valeurs et aux principes de l’Union.»

Le communiqué de la présidence du Conseil de l’Union européenne pour une initiative européenne pour les Communs numériques déclare d’entrée:

«Wikipédia, Linux, OpenStreetMap et Open Food Facts, dont trois sont européennes, en sont des exemples particulièrement visibles. Dans de bonnes conditions, les communs numériques participent à la préservation de la maîtrise collective et la valorisation des données, et en conséquence améliorent la sécurité des outils et des innovations numériques.»

Le texte européen poursuit:

« En outre, les biens communs numériques remettent en question les stratégies de fermetures poursuivies par certains gouvernements et principaux fournisseurs de services numériques. De plus, ils fournissent des services numériques abordables et régis de manière éthique. Les communs numériques constituent un levier important pour la mise en place d’une gouvernance multilatérale».

«Dans le contexte d’un monde de plus en plus numérisé, les communs peuvent devenir un pilier de la souveraineté numérique de l’Europe.» »Le rapport (en anglais) note que «des exemples de communs numérique peuvent inclure des wikis, des bibliothèques open source, des logiciels libres et open source, et des licences open source».

Proposition: un guichet unique européen

Le site Acteurs publics consacre ce mercredi un article à ces déclarations. Il explique:

«Le groupe propose notamment de créer un guichet unique européen pour orienter les communautés vers les financements et aides publiques disponibles et de lancer un appel à projets pour “déployer rapidement une aide financière aux communs les plus stratégiques”.

Mais un coup de pouce financier ne suffit pas à garantir la viabilité à long terme d’un commun numérique. Le groupe propose donc aux Européens de s’investir plus activement, à travers une fondation européenne des communs numériques dont la gouvernance serait partagée entre les États, la Commission européenne et les communautés des communs numériques. (…)

Cette fondation européenne permettrait notamment de protéger encore plus ces communs de l’influence d’un pays étranger, comme les États-Unis ou la Chine. Un logiciel libre géré par une structure américaine comme la fondation Apache reste en effet soumis au droit extraterritorial américain et à ses éventuelles sanctions.

Dernier coup de pouce, et non des moindres, il est préconisé de faire des outils numériques développés par les administrations publiques des communs numériques par défaut, pour faire de ces communs non pas une troisième voie, mais bien la “première”. Selon l’ambassadeur pour le numérique, Henri Verdier, le secrétariat général à l’investissement public a déjà montré son intérêt pour les communs numériques, et la création du guichet unique et d’une fondation européenne semblent acquises. Tout l’enjeu, à présent, pour la France et ses alliés, est de convaincre la Commission européenne et l’ensemble des autres États membres d’allouer des moyens à la hauteur des enjeux.».

Source zdnet.fr

Aux racines de Wikipédia, la culture du logiciel libre

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Lorsque est née en 2001 l’encyclopédie libre et collaborative, elle s’est appuyée sur le mode de fonctionnement et le droit des logiciels libres.

Vingt ans après sa naissance, Wikipédia est si bien installé dans le paysage Internet (9e site le plus visité en France en février 2021, avec 31 millions de visiteurs uniques par mois, 4,6 millions en moyenne par jour, selon Mediamétrie) tout en restant assez méconnu quant à son fonctionnement, que ses origines sont également mal ou pas situées par beaucoup de ses utilisateurs. Dans son livre «Wikipédia. Dans les coulisses de la plus grande encyclopédie du monde» (éditions First), déjà abordé dans ZDNet, Rémi Mathis, historien et conservateur à la Bibliothèque nationale de France, expose dans quel terreau a surgi ce projet singulier.

« La notion de communauté, extrêmement forte dans l’informatique »

Il explique que «si les modes de fonctionnement du monde de l’édition ont peu évolué, d’autres méthodes ont été développées parallèlement – dans des domaines n’ayant a priori rien à voir avec les encyclopédies. (…) Les informaticiens, et les scientifiques en général, s’embarrassent bien peu de la notion d’auteur, au sens traditionnel du terme: un article coécrit à cinq, dix, vingt auteurs est fréquent dans les sciences dures ou médicales.»

«La notion de communauté est donc extrêmement forte dans le domaine de l’informatique, et l’habitude est bien ancrée de travailler en pools d’informaticiens ne se connaissant souvent même pas – une habitude qui va être réutilisée par Wikipédia.»

Rémi Mathis souligne la «forte tradition du travail bénévole uniquement motivé par la volonté de s’amuser ou de porter aux dernières extrémités le travail des autres», et «l’éthique officieuse de l’excellence et de la bidouille» qui s’est formé chez les informaticiens. «C’est dans ce milieu que sont créées certaines des entreprises les plus innovantes, et que se développe également le logiciel libre.»

L’auteur souligne le problème juridique de la modification du code d’un logiciel pour que toute une communauté puisse y participer. «C’est pour pallier cette difficulté qu’ont été créées les licences libres. L’idée est de faire signer un contrat aux auteurs : en modifiant le code tels qu’ils l’ont trouvé, ils s’engagent à accepter que leur propre travail soit à son tour modifié.» Le livre rappelle le lancement par Richard Stallman de GNU, dont «tout le code est partagé et réutilisable par n’importe qui. Pour protéger cette idée et cette manière de faire, Stallman fonde la Free Software Foundation en 1985. ces pratiques sont à la base des logiciels libres, qui ont, en quelques années, connu un développement impressionnant.»

Sous licence GFDL, puis Creative Commons

Et c’est sur cette base juridique que va naître et grandir Wikipédia: «Les questions de droit d’auteur étaient une contrainte forte à la rédaction d’un travail collectif destiné à être diffusé à grande échelle sur Internet. Placer une encyclopédie sous licence libre comme l’est Wikipédia, dans la lignée des logiciels, c’est permettre à de très nombreuses personnes de collaborer au même texte sans se connaître, tout en respectant le droit d’auteur.»

Rémi Mathis précise dans son livre que dans Wikipédia, «à l’origine, la licence utilisée (GFDL) était celle des textes qui accompagnaient les logiciels libres. Depuis 2009 [voir cette annonce suivie d’un de ces longs débats qui font, ou pas, le charme des coulisses wikipédiennes), c’est la licence Creative Commons CC-By-SA – très utilisée sur Internet. Elle permet toute réutilisation sans autre condition que celle de citer les auteurs, mais impose, après modification, de continuer à utiliser cette licence (il n’est pas possible de privatiser le résultat d’une utilisation ou modification du texte: c’est ce qu’on appelle une licence virale). Toutes les contributions sont placées sous cette licence, c’est-à-dire que, en publiant leur contribution, les auteurs acceptent que leur texte puisse être modifié, adapté (traduction…), utilisé et diffusé sans nouvelle autorisation.»

Source zdnet.fr

La fondation Wikimedia veut vendre aux géants de la tech un accès amélioré aux données de Wikipédia

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Un accès pour les très grandes entreprises utilisant du contenu Wikimedia « et qui ont des besoins considérables en termes de volume, rapidité, et fiabilité de service » leur sera proposé moyennant finances d’ici quelques mois.

La fondation Wikimedia (WMF) a annoncé la création d’une filiale commerciale, Wikimedia Enterprise (une page web pour l’instant, qui annonce un lancement plus tard en 2021), sous forme de «limited liability company» (LLC). L’encyclopédie restera gratuite et accessible pour tous, humains et bots, explique la fondation, et toutes ses API resteront disponibles. L’objectif d’Enterprise est de proposer un accès payant à un service amélioré pour les très grandes entreprises (GAFAM et autres géants de la tech, autrement dit, qui utilisent le contenu de Wikipédia pour les réponses aux moteurs de recherche et objets connectés, par exemple).

Sécuriser les financements de la fondation

En préparatifs jusqu’alors sous le nom de projet Okapi (pour le « API » dans son nom), Enterprise «est avant tout une interface de programmation (API) pour le contenu Wikimedia. Elle est conçue pour les exigences des très grandes organisations qui utilisent le contenu Wikimedia dans leurs services commerciaux et qui ont des besoins considérables en termes de volume, rapidité, et fiabilité de service. Ce service sera accompagné d’une garantie contractuelle (un ‘Service Level Agreement’ ou SLA) pour les clients payants.»

Cette nouveauté s’inscrit dans la stratégie Wikimedia 2030 de la fondation, qui souhaite une meilleure pérennité de ses financements, notant:

«Le modèle actuel, qui dépend largement des dons faits à partir des bannières sur Wikipédia, manque de résilience face aux changements externes et pourrait devenir moins efficace face aux tendances futures en matière de technologie et de consommation du savoir. Par exemple, le trafic direct pourrait diminuer à cause de l’augmentation de l’accès à l’information via des assistants virtuels ou des moteurs de recherche.»

« Vendre son âme »

Simple ajout d’une nouvelle source de revenus pour que Wikipédia reste le projet gratuit que l’on connaît, ou début d’une inflexion vers un modèle économique altérant ce qui motive ses milliers de bénévoles? Cette annonce provoque évidemment réactions et commentaires chez les wikipédiens. Dans le Bistro, principal forum de discussion de la version en français, un échange le 16 mars montre bien les deux points de vue opposés sur cette innovation. Liam Wyatt,  un Australien travaillant pour la fondation, expose:

«La construction de l’API Wikimedia Enterprise permet aux organisations à but lucratif qui ont construit des modèles commerciaux à partir de l’utilisation de contenu Wikimedia librement disponible d’investir également dans le mouvement Wikimedia de manière stable et fiable.

Le contenu lui-même est déjà disponible, et ils l’utilisent déjà, et ils en profitent déjà. Donc, rien à ce sujet n’est nouveau ou changé. Je pense qu’il est prudent de dire que Big Tech n’a aucun attachement idéologique ou émotionnel au succès à long terme des projets Wikimedia – et les tentatives passées pour nous remplacer (par exemple Knol) le montrent. C’est l’une des raisons pour lesquelles ce service Enterprise API est en cours de construction. Au lieu d’essayer simplement de faire appel à des arguments moraux selon lesquels il est ‘bon’ et ‘juste’ pour ces organisations de faire un don pour investir dans la connaissance libre qui soutient leur modèle d’entreprise… ce projet tente de créer un produit qu’ils VEULENT acheter – cela ne limite pas du tout les options existantes.»

Un wikipédien, Croquemort Nestor, parle de «vendre son âme», et réplique:

«C’est donc bien ça: ‘investir dans le mouvement Wikimédia’; ‘un produit’; ‘nous parler leur langue – la langue des contrats commerciaux’; ‘SL’: tout cela = dérive commerciale à l’opposé de l’esprit et des principes de WP. Triste époque!»

« Le contenu se retrouve sur de nouveaux outils »

Ce à quoi Liam Wyatt répond:

«Ces entreprises gagnent déjà de l’argent grâce à notre contenu, et l’utilisation commerciale de notre contenu a toujours été autorisée / acceptable selon nos licences. Je comprends que votre argument se situe à un niveau plus fondamental, à savoir que nous ne devrions pas facturer ces entreprises pour l’infrastructure que leurs utilisations exigent. Néanmoins, leur utilisation de notre contenu est valable et importante – pour diffuser des connaissances à beaucoup plus de personnes que de visiter directement nos sites. Donc, nous devrions soutenir leur utilisation, mais si nous ne leur facturons pas de l’argent pour construire ce service dont ils ont spécifiquement besoin, alors nous subventionnons l’infrastructure technologique de GAFA avec l’argent de petits dons.»

Pyb, président de l’association Wikimédia France (qui soutient et promeut Wikipédia en France), indique dans le même Bistro, le lendemain:

«Wikimedia Enterprise est une entreprise (Limited liability company) qui va proposer de nouveaux services (nouvelles données, qualité de service) à des entreprises. Par le passé, Orange a déjà payé pour ce genre de service. OpenStreetMap ne commercialise pas de services, mais bloque les très gros réutilisateurs afin qu’ils déploient leur propre infrastructure, ce qui est le cas pour WMF avec Wikimedia Maps. Pour comprendre ce projet, il faut avoir en tête le contexte: le trafic des projets n’augmente pas alors que le contenu se retrouve sur de nouveaux outils (moteur de recherche, enceinte connectée, commande vocale des téléphones).»

Monétiser le Libre?

Suit un échange sur la monétisation du Libre (avec une référence à Red Hat acquis 34 milliards de dollars), où le wikipédien 7zz écrit:

«Je sais bien que le libre a des modèles économiques. En général basés sur les services, et c’est la seule possibilité que je vois ici: peut-être faciliter la rediffusion de contenu sous des formes plus digestes pour les plateformes? Mais il me semble qu’il y a assez peu de marge de manœuvre. Après, ce n’est pas loufoque non plus, WMF paie forcément les serveurs et la bande passante, il semblerait juste que quelque chose soit payant pour les utilisateurs ayant des besoin très particuliers. Un peu à la façon dont certaines plateformes en ligne utilisent du logiciel libre pour des services payants, basés sur de la mise à disposition de serveur avec valeur ajoutée.»

Jules* (l’astérisque fait partie du pseudonyme, ne cherchez pas de note de bas de page à la fin de ce billet ;-)):

«Le principal risque que je vois avec cette initiative, et qui est d’ailleurs évoqué dans meta:Wikimedia_Enterprise/fr#Conserver_notre_indépendance, est qu’à moyen terme la WMF ne devienne partiellement dépendante de cette source de revenus, donc des entreprises qu’elle compte parmi ses clients. La WMF s’engage, le cas échéant, à en rediscuter avec la communauté, mais cela me semble trop léger. La communauté devrait d’ores et déjà être consultée pour déterminer un pourcentage maximum des revenus de la WMF pouvant provenir de Wikimedia Enterprise (par exemple: inscrire dans les statuts ou tout autre document légal contraignant que la WMF ne peut pas tirer plus de 10% de ses revenus de Wikimedia Enterprise).»

Le débat promet de durer un bon moment, tant il touche comme on le voit beaucoup de points sensibles.

 

112,5 millions de dollars de dépenses en 2019-2020

Pour son exercice financier de juillet 2019 à juin 2020 (PDF), la fondation a dépensé 112,5 millions de dollars (dont la moitié en salaires) – soit 94 millions d’euros – et reçu 129,2 millions de dollars (108 millions d’euros), dont plus de 120 millions en dons. La WMF indique compter près de 6 millions de donateurs, et précise que les gros donateurs (institutions, fonds philanthropiques etc.) lui ayant donné chacun plus de 1.000 dollars lui ont apporté au total 14,9 millions de dollars.

Des entreprises apportent aussi leur contribution en proposant à leurs employés de faire des dons, qui sont doublés ou triplés par leur entreprise. Ce système a apporté 1,5 million de dollars, dont 490.000 par Google, 154.600 par Apple et 181.000 par Microsoft.

Source zdnet.fr

Une lobbyiste de l’industrie culturelle dénonce les « méthodes terroristes » de Wikipédia Allemagne

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Pour protester contre la proposition de directive sur le droit d’auteur, Wikipédia Allemagne sera inaccessible le 21 mars prochain. À la place de la célèbre encyclopédie libre, un message contre l’article 13 sera placardé en page d’accueil.

L’opération de blackout a particulièrement déplu aux lobbyistes de l’industrie culturelle qui ont rappelé que les encyclopédies de ce type étaient hors du champ de l’article 13 sur le filtrage de l’upload.

Rappelons néanmoins que l’exemption concernera les structures, non les contenus. Aussi, quand une œuvre sous Creative Commons sera partagée sur d’autres plateformes d’hébergement, la disposition jouera à plein régime.

L’incursion de Wikipédia dans le débat a particulièrement déplu à Sylvie Fodor, membre du comité du CEPIC (Centre of the Picture Industry). Elle estime que l’encyclopédie libre porte atteinte à « sa neutralité », une situation jugée « insupportable ».

Avec des propos à faire trembler Charlie Hebdo, celle-ci a dénoncé « leur manque de neutralité, la manipulation de l’opinion et les méthodes terroristes de lobbyiste sans scrupule. Je pèse mes mots ».

La petite phrase a fait réagir l’eurodéputée Julia Reda, laquelle avait déjà dénoncé des conflits d’intérêts au sein de l’AFP : « une communauté d’utilisateurs crée de l’information gratuitement et décide de limiter l’accès à celle-ci pour *une journée* : terrorisme. Toute une industrie veut limiter l’accès à l’information perpétuellement : sauver la culture ».

Source nextinpact.com