Mozilla et Scroll mettent en place un test grandeur nature pour des médias sans publicité

 

L’initiative n’est pas nouvelle, mais prend une dimension plus importante avec la mise en place d’un programme au sein de Test Pilot, uniquement aux États-Unis pour le moment.

Il s’agit pour rappel de retirer les publicités et autres solutions de pistage sur les sites de presse, contre un abonnement mensuel. Celui-ci est de 5 dollars par mois, réduit de 50 % pendant ce premier essai, soit 2,5 dollars. Un mode de rémunération qui continue de poser question.

En effet, le modèle « à la Netflix » n’est pas anodin pour la presse d’information, encore moins lorsqu’il s’agit de financer l’investigation. Car elle pose la question de la méthode de répartition de l’abonnement payé par les utilisateurs.

Toutes les expériences précédentes, sur d’autres marchés comme la musique, les séries et les films, ont indiqué que cela menait à favoriser les plus gros acteurs au détriment des indépendants.

Surtout, si la répartition se fait selon l’audience, on réintroduit la dépendance à cette dernière. Le financement de la presse par les abonnements implique que les utilisateurs paient pour favoriser une autre pratique journalistique, plus qualitative. Ce qui va à l’inverse de la dépendance à l’audience, où tout est bon pour attirer le lecteur.

Ainsi, il faut un certain équilibre entre nombre de médias et nombre d’abonnés payants (qui doit être très élevé) pour financer des sociétés de presse dans leur ensemble. Et là aussi, il n’est pas assuré que tout le monde en sorte gagnant.

Selon Mozilla, ses premiers tests montrent que les médias participants ont gagné 40% de plus par lecteur que via la publicité, sans indiquer le revenu moyen. Mais cela aurait-il été le cas si le nombre de médias à se partager le même « gâteau » avait été beaucoup plus important ?

Ce modèle peut ainsi être une alternative à la publicité, pour un secteur de la presse en ligne où la loi du plus fort et la course à l’audience sont encore des valeurs dominantes. Mais il devra évoluer pour réellement être qualifié de « Better Web », tout du moins au sens de la presse d’information.