Le pionnier du logiciel libre Richard M. Stallman revient à la Free Software Foundation

Le célèbre fondateur du logiciel GNU et du logiciel libre avait démissionné de ses fonctions de président et de membre du conseil d’administration de la FSF en 2019.

En septembre 2019, dans le sillage du mouvement #metoo, et après avoir défendu le pionnier de l’IA, Marvin Minsky, empêtré dans le scandale Jeffrey Epstein, le célèbre militant du logiciel libre Richard M. Stallman (RMS) avait démissionné de son poste de président de la Free Software Foundation (FSF). Celui-ci vient de faire son come-back au sein du conseil d’administration de l’organisation.

RMS est toujours bien connu dans les milieux du logiciel libre et de l’open source pour son travail. Il a d’abord bâti sa réputation en reprenant l’éditeur de texte Emacs de James Gosling et en le remettant sous licence GNU Public License (GPL). La GPL a été la première licence de logiciel libre, même si elle a conduit à un terme que RMS déteste : les licences et logiciels « open source ». Ce dernier a également créé la famille de compilateurs GCC. Pour son travail, il a obtenu des récompenses comme le prix MacArthur Genius.

Son aura s’est quelque peu étiolée ces dernières années, durant lesquelles il était parfois considéré comme un excentrique insistant pour que Linux soit connu sous le nom de GNU Linux. La GPL version 3 (GPLv3), publiée en 2007, a été son dernier ouvrage d’importance.

Un retour qui ne fait pas l’unanimité

Rappelons que le retour de RMS à la Free Software Foundation n’en est pas vraiment un. Ce dernier n’avait jamais réellement quitté la FSF, puisqu’il demeurait à la tête du projet GNU. Cette organisation a servi de foyer pour GNU Emacs et d’autres programmes GNU. A noter que la Free Software Foundation n’a toujours pas confirmé le retour de RMS en son sein.

Si son retour réjouit certains, c’est moins le cas pour d’autres acteurs de premier plan du monde des logiciels libres. « Je suis choqué et consterné par les nouvelles provenant de LibrePlanet selon lesquelles RMS, un harceleur connu, revient au conseil d’administration de la FSF », a tweeté Josh Simmons, président de l’Open Source Initiative (OSI), qui supervise les licences de logiciels libres.

Daniel Nazer, conseiller principal de Mozilla en matière de propriété intellectuelle et de produits, a de son côté observé que « même en laissant de côté son caractère effrayant, RMS n’a pas fait de plaidoyer public efficace en dehors de sa bulle sectaire depuis des décennies ».

La communauté du logiciel libre et open source a une dette envers RMS pour son travail de pionnier en matière de licence et de programmation dans les années 80. Mais, dans les années 2020, nombreux sont ceux qui considèrent qu’il n’est plus le bienvenu à cause de ses manières misogynes et autoproclamées. Son retour sur le devant de la scène n’est pas de nature à aider la FSF ou les logiciels libres.

Source : zdnet.com