Linux 6.0 arrive avec des améliorations de performance et plus de correctifs pour le support de Rust sont attendus dans les prochaines versions,

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Linus Torvalds a publié dimanche la première version candidate (RC) de Linux 6.0, après une fenêtre de fusion de deux semaines. Cette nouvelle version du noyau devrait se stabiliser au cours des deux prochains mois, mais Torvalds a précisé que le passage de la version 5.19 à 6.0 ne signifie pas que des modifications fondamentales ont été apportées au logiciel. La plupart des mises à jour semblent être des améliorations du GPU, du réseau et du son. Le créateur de Linux a noté l’absence de certaines intégrations de Rust dans cette version, mais il s’attend à ce qu’elles apparaissent dans une autre version candidate ou dans une version 6.x.

« Malgré le changement de numéro majeur, il n’y a rien de fondamentalement différent dans cette version. J’ai longtemps évité la notion selon laquelle les numéros majeurs sont significatifs, et la seule raison pour un système de numérotation « hiérarchique » est de rendre les numéros plus faciles à retenir et à distinguer. C’est pourquoi, lorsque le numéro mineur atteint environ 20, je préfère simplement incrémenter le numéro majeur et revenir à un numéro plus petit. Cependant, « rien de fondamentalement différent dans cette version » ne signifie évidemment pas qu’il n’y a pas beaucoup de changements », a écrit Torvalds lors de l’annonce de Linux 6.0-rc1.

Il a noté qu’il y avait plus de 800 commits fusionnés et plus de 13.500 commits non fusionnés. Pour commencer, Linux 6.0-rc1 apporte des améliorations significatives en matière de performance, avec une augmentation importante sur les serveurs haut de gamme Intel Xeon et AMD EPYC, ainsi que sur les AMD Threadripper. Il ajoute de nouveaux pilotes pour Intel Raptor Lake, de nouvelles extensions RISC-V, la prise en charge de la définition du nom d’hôte du système via le paramètre du noyau « hostname= », le nouveau pilote audio AMD Raphael et la prise en charge de Gaudi2 par Intel Habana Labs.

Linux 6.0-rc1 est également livré avec la version stable de l’interface HEVC/H.265, des travaux préliminaires sur le support d’Intel Meteor Lake, notamment en ce qui concerne l’audio, la virtualisation Intel IPI pour KVM, la prise charge d’Intel SGX2, la vérification de l’exécution pour les systèmes critiques de sécurité, le protocole Send v2 pour Btrfs, de grandes améliorations du planificateur, d’autres préparations d’AMD Zen 4, la poursuite de l’activation graphique AMD RDNA3 et d’importantes améliorations de l’interface d’appel système IO_uring.

Linux 6.0 représente le plus grand nombre de changements de fichiers et de nouvelles lignes ajoutées depuis longtemps. Torvalds a annoncé que plus d’un million de lignes de code ont été ajoutées ce cycle, en partie à cause des fichiers d’en-tête générés automatiquement autour du nouveau support AMDGPU et Intel Habana Labs Gaudi2. En comparaison, la fenêtre de fusion de Linux 5.19 a vu 789 000 lignes de nouveau code. Voici ci-dessous les autres nouveautés de Linux 6.0-rc1.

Processeurs

  • LoongArch permet la prise en charge de PCI et d’autres améliorations de cette architecture de processeur Loongson provenant de Chine ;
  • prise en charge de Raptor Lake dans le pilote de refroidissement Intel TCC ;
  • mémoire miroir EFI et ACPI PRM pour Arm 64 bits ;
  • PowerVM Platform KeyStore et autres mises à jour des CPU POWER d’IBM ;
  • correction de la gestion des C1 et C1E pour les Xeon Sapphire Rapids ;
  • prise en charge d’Intel Raptor Lake P dans le pilote RAPL ;
  • support du pilote audio pour les plateformes AMD Raphael et Jadeite ;
  • support du pilote audio Intel Meteor Lake ;
  • Linux 6.0 a supprimé la prise en charge des anciens processeurs NEC VR4100 MIPS présents dans l’IBM WorkPad Z50 et d’autres matériels des années 90 ;
  • support PCI pour l’architecture OpenRISC ;
  • support de l’outil Perf pour AMD Zen 4 Instruction Based Sampling (IBS) ;
  • la virtualisation Intel IPI et AMD x2AVIC arrive pour KVM ;
  • le support Intel SGX2 est finalement mis en place ;
  • surveillance de la température AMD pour les prochains CPU AMD ;
  • l’utilisation par AMD de MWAIT au lieu de HALT est maintenant préférée.

Graphique

  • poursuite du travail de mise en place d’Intel DG2/Alchemist et ATS-M. Davantage d’identifiants PCI sont maintenant en place, même si les premiers propriétaires de GPU de bureau Intel Arc devront encore utiliser l’option i915.force_probe pour activer le support matériel de la classe DG2 ;
  • début des travaux sur Intel Ponte Vecchio ;
  • début des travaux sur le support graphique de Meteor Lake, bien que d’autres correctifs soient à venir dans Linux 6.1 ;
  • plus de travail d’activation vers les graphiques AMD RDNA3 et d’autres nouveaux blocs IP ;
  • des améliorations du pilote du noyau AMDGPU et AMDKFD ;
  • support du pilote de noyau Raspberry Pi V3D pour le Raspberry Pi 4 ;
  • support initial de Arm Mali Valhall dans le pilote Panfrost ;
  • corrections du pilote Atari FBDEV ;
  • défilement plus rapide de la console sur les anciens pilotes FBDEV ;
  • diverses autres mises à jour de pilotes graphiques open source pour le noyau.

Malgré le volume de code ajouté au noyau, certaines fonctionnalités qui sont attendues depuis longtemps n’ont pas été fusionnées ce week-end, en particulier les correctifs du projet « Rust for Linux ». « En fait, j’espérais que nous aurions une partie de la première infrastructure Rust, et LRU VM multi-gen, mais ni l’un ni l’autre n’est arrivé cette fois-ci », a déclaré Torvalds. Le projet « Rust for Linux » est dirigé par Miguel Ojeda avec le soutien financier de Google et de l’Internet Security Research Group. Torvalds a déclaré que ces correctifs pourraient faire leur apparition dans les prochaines RC de Linux 6.0 ou dans une autre version 6.x.

Rust a été ajouté comme deuxième langage pour le développement du noyau Linux après le langage C. Cependant, Torvalds a précisé qu’il ne s’agissait pas de réécrire tout le code de Linux avec le langage Rust, mais de faire appel à Rust pour écrire certains des nouveaux modules du noyau. Ce choix est intervenu alors que le débat sur les alternatives capables de remplacer le langage C pour le développement système s’intensifie. Beaucoup d’espoirs ont été placés sur Rust en raison des avantages qu’il offre en matière de sécurité et de gestion de la mémoire. Mais certains pensent néanmoins que ce type d’initiative est voué à l’échec.

« Rust for Linux » est le projet qui vise à introduire le langage Rust dans le noyau. Rust a une propriété clé qui le rend très intéressant à considérer comme deuxième langage dans le noyau : il garantit qu’aucun comportement indéfini n’a lieu (tant que le code non sécurisé est sain). Cela inclut l’absence d’erreurs de type « use after-free », de « double frees », de « data races », etc. Selon les développeurs du projet, et Torvalds lui-même, le projet « Rust for Linux » est à un stade avancé, mais il tarde toujours à être intégré au noyau. Il a raté plusieurs fenêtres de fusion depuis le début de l’année.

Source  developpez.com

Capitole du Libre : appel à participation ouvert

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À Toulouse se prépare la prochaine édition du Capitole du Libre, un week-end dédié au logiciel libre. L’appel à participation est ouvert pour les orateurs. Il se termine fin septembre.

La prochaine édition de Capitole du Libre aura lieu en présentiel. L’édition 2022 se tiendra les 19 et 20 novembre 2022 à l’ENSEEIHT (Toulouse). Au programme : 100 conférences et 25 ateliers tant pour les experts que pour le grand public. On y attend 1.500 participants.

Appel à participation

L’appel à participation est ouvert jusqu’au 26 septembre. Les propositions d’intervention doivent être en lien avec le logiciel libre (technique, communautaire ou économique). Trois formules sont possibles : conférence (25 ou 50 minutes) ou atelier de 2 heures.

Participer à l’événement (visiteur)

L’entrée à l’événement est libre et gratuite. Les inscriptions ne sont pas nécessaires à ce stade.

Comment mettre à jour Linux Mint vers Mint 21

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Il n’est pas très difficile de passer de Linux Mint 20.3 à Linux Mint 21 (qui offre un support à long terme). Mais ce n’est pas pour autant une promenade de santé.

Linux Mint est une des distributions Linux les plus populaires du moment. Pourquoi ? En partie grâce à son interface Cinnamon qui est facile à maitriser. Elle fonctionne impeccablement sur des PC qui ne supporteraient pas Windows 11. L’OS est aussi rapide, sécurisé et fonctionne bien. Cependant, pour effectuer la mise à jour d’une version majeure à une autre, ça se corse. Si vous souhaitez le faire tout de même, voici un guide étape par étape.

Avant toute chose, quelques précisions tout de même. Cette mise à jour est déconseillée si vous n’avez jamais utilisé un invité de commande Linux. Alors que passer d’une version mineure à une autre se fait en quelques clics, ce n’est pas le cas pour Mint 21. Il s’agit, comme l’a dit le chef de Mint, Clément « Clem » Lefebvre, d’une « mise à jour majeure« , qui « peut prendre plusieurs heures« .

  • Matériel nécessaire : Clé USB
  • Temps estimé : 1 heure.

Mise à jour et sauvegarde

Pour commencer, lancez le gestionnaire de mises à jour. Ce dernier est censé se lancer automatiquement de manière ponctuelle, mais si vous n’avez pas l’habitude de faire vos mises à jour, il se peut que vous ayez quelques minutes d’attente devant vous avant de passer à l’étape suivante.

Tant que vous y êtes, faites également une sauvegarde de votre système et de vos fichiers avec l’outil de sauvegarde. Puisqu’on parle ici d’une mise à jour l’ensemble du système, sauvegardez votre sélection de logiciels en plus de vos données personnelles. Ainsi, si quelque chose se passe mal, vous pourrez toujours revenir en arrière.

Ensuite, utilisez Timeshift pour créer une image système. Vous pourrez ainsi restaurer votre système en cas de problèmes.

Création d’un lecteur de récupération

Téléchargez l’ISO de Linux Mint 21 et installez-le sur une clé USB d’au moins 4 Go. Ainsi, si votre ordinateur ne démarre plus avec Mint 21, vous pourrez démarrer à partir de cette clé USB. Une fois votre ordinateur de nouveau opérationnel, vous pourrez lancer Boot Repair pour réparer votre séquence de démarrage.

Si cela ne fonctionne pas, redémarrez depuis votre clé et lancez Timeshift. Ce programme va analyser vos disques à la recherche d’images système. Une fois que vous aurez trouvé l’image que vous venez de créer, vous pourrez restaurer votre ordinateur en utilisant l’image système. Vous retomberez alors sur votre version précédente de Mint.

Mais assez de mise en garde et de précautions. Après avoir installé de nombreuses mises à jour de Mint, nous n’avons en fait jamais rencontré de problème. Il est donc temps de se lancer dans la mise à jour en elle-même.

Préparez votre machine à l’installation

La première étape consiste à ouvrir votre terminal. Oui, nous devons utiliser quelques commandes shell pour la mise à jour. Ne vous inquiétez pas, rien de bien méchant.

Entrez simplement les commandes suivantes :

$ apt update

$ apt install mintupgrade

La première commande garantit que votre ordinateur utilisera les fichiers les plus récents pour votre mise à jour. La seconde commande installe le programme qui gérera la mise à jour elle-même.

Ensuite, lancez-vous en tapant :

$ sudo mintupgrade

C’est tout pour les commandes shell. Pas trop difficile ?

Mise à jour vers Linux Mint 21

L’outil de mise à niveau est pensé pour être le plus simple possible. Idéalement, vous n’aurez qu’à appuyer sur quelques boutons et vous en aurez terminé.

Attention, la mise à jour peut prendre du temps, « plusieurs heures » mêmes selon les développeurs. Mais si vous avez du matériel récent et une bonne connexion à Internet, cela ne devrait vous prendre guère plus de 45 minutes.

Pour autant, dans notre cas, le processus ne s’est pas déroulé sans heurts. L’outil de mise à jour a trouvé plusieurs programmes « orphelins ». En réalité, il ne s’agissait pas de programmes orphelins à proprement parler, mais plutôt de logiciels installés en dehors des dépôts natifs Debian/Ubuntu/Mint.

Attention aux problèmes de paquets orphelins.

Sur notre machine de test, nous avions installé Insync, un programme qui synchronise Google Drive, OneDrive et Dropbox avec le bureau Linux, ProtonVPN, QFinder Pro (un utilitaire pour NAS QNAP) et Zoom.

Le logiciel de mise à jour nous a demandé ce qu’il fallait faire de ces paquets puisqu’ils sont inconnus du système. Malheureusement, pour les conserver, il faut entrer manuellement le nom de chaque paquet orphelin dans les Préférences. Un processus particulièrement pénible pour des programmes comme ProtonVPN, qui dépend de cinq paquets différents.

Comme l’a expliqué le responsable de Linux Mint, cette étape est « une obligation« , car c’est « la première cause d’échec des mises à jour« . On aurait simplement aimé que l’interface soit plus ergonomique.

Une fois cette étape passée cela dit, le logiciel de mise à jour ne nous a posé aucun problème.

Un système opérationnel

Le processus en vaut-il la peine alors ? Pour la faire courte, oui. Mint 21 est nettement plus efficace et plus rapide que la version 20.3. Nous reviendrons plus en détail sur cette version dans notre prochain test, mais on peut déjà dire qu’il s’agit d’une amélioration par rapport à la dernière version.

FAQ :

Pourquoi utiliser Linux Mint ?

Tout simplement, car c’est un système d’exploitation sécurisé, facile à utiliser et élégant que les particuliers comme les entreprises peuvent utiliser gratuitement.

Pourquoi utiliser Mint et pas Arch ? Debian ? Ubuntu ?

Toutes les distributions Linux ont leurs avantages et leurs inconvénients. Nous avons choisi Mint parce qu’elle est facile à utiliser et à prendre en main pour les personnes qui connaissent déjà Windows, c’est-à-dire presque tout le monde. La seule exception concerne les entreprises qui doivent gérer une flotte d’ordinateurs. Dans ce cas, il vaut mieux adopter Red Hat Enterprise Linux Workstation, SUSE Linux Enterprise Desktop (SLED) ou Ubuntu Advantage. Toutes ces solutions bénéficient en effet d’un programme d’assistance à destination des entreprises.

Source  zdnet.com