Synthèse vocale libre : Mozilla et NVIDIA relancent le projet Common Voice

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Common Voice, lancé par Mozilla en 2017, vise à développer une solution de reconnaissance vocale libre. La technologie évolue de manière spectaculaire et intéresse de nouveaux acteurs. NVIDIA a choisi d’investir 1,26 million d’euros dans le projet.

C’est quoi Common Voice ?

Common Voice de Mozilla est une initiative open source visant à démocratiser et à diversifier le développement de la technologie vocale. Lancé en 2017, le projet permet à quiconque de faire don de sa voix à une base de données gratuite et publique que les entreprises, les chercheurs et les développeurs peuvent utiliser pour former des applications, des produits et des services basés sur la voix.

Aujourd’hui, Common Voice représente le plus grand ensemble de données vocales multilingues du domaine public au monde, avec plus de 9.000 heures de données vocales dans 60 langues différentes, y compris des langues très répandues et d’autres moins utilisées comme le gallois et le kinyarwanda, qui est parlé au Rwanda. Plus de 164.000 personnes dans le monde ont contribué au projet jusqu’à présent.

La synthèse vocale, enjeu d’avenir

Selon plusieurs études, au cours de la prochaine décennie, la synthèse vocale devrait devenir le principal moyen d’interaction avec les appareils, qu’il s’agisse d’ordinateurs portables, de téléphones, d’assistants numériques ou de même de kiosques.

Problème identifié par Mozilla : les appareils à reconnaissance vocale d’aujourd’hui sont « inaccessibles à une grande partie de l’humanité car ils ne peuvent pas comprendre de vastes pans de langues, d’accents et de modes d’expression du monde entier« . Sans oublier que la plupart des données vocales actuellement utilisées pour entraîner les algorithmes d’apprentissage automatique sont détenues par une poignée de grandes entreprises, dont Apple, Microsoft et Google.

« Le langage est une partie importante de notre identité et les gens, et non les entreprises à but lucratif, sont les gardiens légitimes de la façon dont le langage apparaît dans nos vies numériques. En facilitant le don de données vocales, Common Voice permet aux gens de jouer un rôle direct dans la création de technologies qui aident l’humanité au lieu de lui nuire. » – Mark Surman, directeur exécutif de la Fondation.

Mozilla et NVIDIA autour de Common Voice

Voilà pourquoi Mozilla doit ranimer son projet Common Voice et a choisi de s’associer à NVIDIA, qui investit 1,5 million de dollars. Cet investissement permettra d’ »accélérer la croissance de l’ensemble des données de Common Voice, d’engager plus de communautés et de bénévoles dans le projet, mais aussi de soutenir l’embauche de nouveaux collaborateurs » au sein de l’entité.

« La demande en IA conversationnelle est croissante, avec des chatbots et des assistants virtuels qui ont un impact sur presque tous les secteurs. Avec les grands ensembles de données ouvertes de Common Voice, nous sommes capables de développer des modèles pré-entraînés et de les proposer gratuitement à la communauté. » – Kari Briski, senior director de NVIDIA

Ce qui change

Pour soutenir l’expansion, Common Voice fonctionnera désormais sous l’égide de la Fondation Mozilla dans le cadre de ses initiatives. Objectif fixé par NVIDIA et la Fondation : faire de Common Voice un « pionnier du don de données et un outil efficace que le public peut utiliser pour façonner l’avenir de la technologie » de manière éthique.

Comment conntribuer à Common Voice ?

Vous pouvez participer au projet en rejoignant la partie contributive du site web de Common Voice. Les informations du profil permettent d’améliorer la qualité des données audio et la précision de la reconnaissance vocale. Ces informations personnelles – démographiques notamment – restent toutefois anonymes.

Source toolinux.com

FSF: les administrateurs soutiennent Richard Stallman, qui s’excuse d’erreurs passées

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La Free Software Foundation justifie le retour au conseil d’administration de son fondateur. RMS publie une lettre où il expose sa maladresse sociale et présente des excuses.

Richard Stallman en 2012, devant son ordinateur avec des autocollants GNU et FSF. Photo: Habib M’henni / Wikimedia Commons

Il aura fallu trois semaines aux responsables de la Free Software Foundation pour essayer d’allumer un contre-feu à la campagne virulente qui la frappe depuis l’annonce du retour de son fondateur, Richard Stallman (RMS), à son conseil d’administration. Ce lundi soir, la FSF diffuse un communiqué pour expliquer que les électeurs de la FSF, dont le conseil d’administration (qui signe le communiqué), ont «voté pour nommer Richard Stallman à un siège du conseil après plusieurs mois de discussions et de délibération réfléchie. Nous avons décidé de ramener RMS parce que sa sagesse nous manquait. Sa sagacité historique, juridique et technique sur le logiciel libre est sans pareil (…) Il reste le philosophe le plus éloquent et un défenseur incontestablement dévoué de la liberté en informatique.»

« Son comportement s’est modéré »

Le conseil assume «toute la responsabilité d’avoir aussi mal géré la nouvelle de son élection au conseil», retour qui a déclenché une vive controverse dans le monde du Libre. Le communiqué souligne que Richard Stallman «reconnaît avoir fait des erreurs. Il a des regrets sincères, en particulier de la façon dont la colère contre lui à titre personnel a nui à la réputation et à la mission de FSF. Si son style personnel reste un problème pour certains [voir la lettre ouverte-pétition qui appelle au départ de RMS et au boycott de la FSF], la majorité du conseil d’administration (trois dirigeants de la FSF, dont le directeur exécutif, ont démissionné fin mars) estime que son comportement s’est modéré et pense que sa réflexion renforce le travail de la FSF pour poursuivre sa mission.»

La FSF souligne que RMS, bénévole, a les mêmes responsabilités et devoirs que les autres membres du conseil. Le conseil indique aussi avoir engagé des modifications de sa gouvernance ces dernières semaines, notamment pour sélectionner de nouveaux administrateurs. Les salariés syndiqués de la Fondation ont élu le 28 mars un représentant, Ian Kelling, qui rejoint le conseil d’administration comme représentant du personnel, un siège nouvellement créé.

La FSF conclut en reconnaissant «la nécessité d’attirer une nouvelle génération de militants pour la liberté du logiciel et de développer le mouvement. Nous rendrons compte à la communauté de nos discussions et activités à mesure que nous avancerons.»

« Adressez vos critiques à moi, pas à la FSF »

Dans un message distinct, titré «RMS s’adresse à la communauté du logiciel libre», le fondateur du mouvement expose ses difficultés, dès l’adolescence indique-t-il, dans les relations avec les autres. Une défense qui se présente, même si le mot n’est pas employé, comme celle d’une personne autiste ou en tout cas non-neurotypique comprenant mal ou pas les « signaux subtils » dans les échanges:

«Plus tard dans la vie, j’ai découvert que certaines personnes réagissaient négativement à ma conduite, ce que je ne savais même pas. Ayant tendance à être direct et exprimer honnêtement mes pensées, je mettais parfois les autres mal à l’aise, voire les offensais – en particulier les femmes. Ce n’était pas volontaire: je ne comprenais pas assez le problème pour savoir quels choix il y avait.

Parfois, j’ai perdu mon sang-froid parce que je n’avais pas les compétences sociales pour l’éviter. Certains pouvaient faire avec, d’autres en étaient blessés. Je m’excuse auprès de chacun d’eux. S’il vous plaît, adressez vos critiques à moi, pas à la Fondation du logiciel libre.»

Richard Stallman revient ensuite sur ce qui avait provoqué sa démission en 2019, sa défense de feu Marvin Minsky, mis en cause dans l’affaire Jeffrey Epstein. Stallman se justifie en expliquant ne pas supporter les accusations mensongères, et avoir ainsi parlé pour défendre Minsky. Mais il admet avoir été maladroit à l’époque en négligeant de souligner le contexte du scandale sexuel de l’affaire Epstein.

Reste à voir si ce mea culpa et le communiqué du conseil d’administration suffiront à contrecarrer le mouvement de boycott qui a commencé à frapper la FSF. Les initiateurs de la pétition contre Stallman et la FSF, signée par de nombreuses figures des logiciels libres et de l’open source, ont réagi ce lundi en indiquant maintenir leur position.

Source zdnet.fr