E-mail crypté : partenariat entre Thunderbird et le belge Mailfence

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Thunderbird va proposer le service d’email crypté de Mailfence lors de la configuration d’un compte dans le logiciel de courriel de Mozilla. L’offre gratuite propose 500 MB de stockage. Les détails du partenariat.

Tout comme Tutanota et Protonmail, Mailfence offre une solution de courrier électronique alternative aux grands prestataires américains et chinois. L’entreprise européenne se rapproche de Mozilla pour faciliter l’utilisation de l’e-mail chiffré depuis Thunderbird.

C’est quoi Mailfence ?

Mailfence est une version durcie et sécurisée de ContactOffice, un bureau virtuel développé en Belgique depuis plus de dix ans comprenant courriel, calendrier, documents, carnet d’adresses.

Le courrier électronique est crypté de bout en bout avec signature numérique. Le chiffrement repose sur les principes fondamentaux de la cryptographie open-source et est interopérable avec d’autres services de messagerie chiffrée OpenPGP.

« Dans la mesure où vos emails sont chiffrés par votre navigateur et déchiffrés par les destinataires, personne d’autre ne peut les lire, y compris Mailfence. C’est la définition du chiffrement de bout en bout.
Nous stockons votre clé privée sur nos serveurs mais ne sommes pas en mesure de la lire car elle est elle-même chiffrée avec votre phrase secrète (via AES-256). Il n’y a pas de clé principale qui nous permettrait de lire les messages chiffrés avec n’importe quelle clé. »

Une offre gratuite ?

Oui, Mailfence propose une version gratuite limitée à 500 MB (e-mails et documents).

Version payante : quels avantages ?

Les versions payantes offrent la synchronisation et des options sur domaine (DKIM, SPF) :

2,50 € par mois pour 5 GB (e-mail) et 12 GB (documents) ;
7,50 € par mois pour 20 GB (e-mail) et 24 GB (documents) ;
25 € par mois pour 50 GB (e-mail) et 70 GB (documents).

Mailfence annonce reverser 15% des revenus générés par les formules payantes pour « soutenir les associations Electronic Frontier Foundation et European Digital Rights Foundation« .

Mailfence se rapproche de Thunderbird

Dans le courant de l’année, les utilisateurs de Thunderbird pourront synchroniser l’ensemble des données du compte Mailfence : l’e-mail, l’agenda et les contacts.

Pour Patrick de Schutter, co-fondateur de Mailfence, le partenariat s’est naturellement imposé : « Nous vivons à une époque où la domination d’Internet par les grandes entreprises technologiques ne cesse de croître. Celles-ci ont fait preuve à plusiehttps://kb.mailfence.com/kb/how-to-…urs reprises d’un manque total de respect pour la vie privée en ligne et obligent leurs utilisateurs à renoncer à leur vie privée par le biais de conditions d’utilisation totalement illisibles. Nous pensons que c’est dangereux. Avec ce partenariat, nous créons une alternative conviviale et respectueuse de la vie privée contre la marchandisation des données personnelles. »

Une application mobile pour Mailfence

Fin janvier, Mailfence a lancé, en version bêta, une application mobile, sous forme de PWA. Vous ne la trouverez pas dans les boutiques d’Apple, Amazon et Google.

Les instructions pour en profiter se trouvent à cette adresse (en anglais).

Une PWA est une app mobile qui fonctionne sur n’importe quelle plateforme, quel que soit le logiciel d’exploitation. Notre PWA fonctionne sur tous les appareils mobiles tels que les smartphones et les tablettes. Une PWA est accessible par le web lorsqu’on accède à Mailfence depuis un appareil mobile (cliquez sur le menu hamburger ☰ pour accéder à la page de connexion). Comme ces PWA sont disponibles sur le web via une URL, vous n’avez pas besoin d’aller dans la Google Store ou l’App Store pour les trouver. Les PWA présentent de nombreux caractéristiques et avantages intéressants que nous allons détailler dans les sections suivantes.

Source toolinux.com

Retour de Richard Stallman au conseil d’administration de la Fondation pour le Logiciel Libre (FSF)

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Dimanche 21 mars 2021, Richard Stallman, fondateur et ancien président de la Fondation pour le Logiciel Libre (FSF) a annoncé son retour au sein du conseil d’administration de la fondation.

L’annonce a été faite en ouverture de sa conférence donnée durant le LibrePlanet 1, l’événement annuel organisé par la Fondation pour le Logiciel Libre.

Richard Stallman avait démissionné de ses fonctions de président et de membre du conseil d’administration le 16 septembre 2019. Cette démission faisait suite à la publication d’échanges liés aux conséquences de l’affaire Jeffrey Epstein au MIT (université et institut de recherche américain). Le journal Le Monde expliquait cette affaire.

Dans sa vidéo, Richard Stallman n’évoque pas directement cette affaire ; il se contente de dire que des personnes seront heureuses de son retour, d’autres seront déçues, et qu’en tout cas il ne prévoit pas de démissionner une seconde fois.

Il semblerait que cette annonce ait été une surprise même pour l’équipe d’organisation de l’événement (volontaires et membres de l’équipe salariée de la fondation)2.

La décision du retour de Richard Stallman au sein du conseil d’administration de la Fondation leur appartient évidemment. Mais la fondation a-t-elle bien mesuré l’impact d’une telle décision sur le logiciel libre et ses communautés ? Et la forme de l’annonce, une très courte intervention sans aucun mot notamment sur l’affaire de septembre 2019, est problématique.

L’April entretient des liens privilégiés avec la Fondation pour le Logiciel Libre et collabore avec elle depuis 1996. En effet, nous partageons la préoccupation de permettre à toutes et tous d’accéder à la liberté informatique. Nous agissons pour que chaque personne puisse soutenir notre cause, rejoindre notre mouvement et s’y sentir bienvenue. L’April regrette la décision prise par le conseil d’administration de la Fondation pour le Logiciel Libre. Elle apporte son soutien à son personnel et aux personnes qui privilégient la promotion et la défense sereines des logiciels libres en cohérence avec l’objet de la fondation.

  • 1. La vidéo de la conférence de Richard Stallman. Transcription de ses propos : First, I have an announcement to make. I’m now on the Free Software Foundation Board of Directors once again. We were working on a video to announce this with, but that turned out to be difficult, we didn’t have experience doing that sort of thing so it didn’t get finished but here is the announcement. Some of you will be happy at this, and some might be disappointed, but who knows? In any case, that’s how it is, and I’m not planning to resign a second time. Notre traduction : « J’ai d’abord une annonce à faire. Je suis dorénavant de retour au board de la FSF. Nous étions en train de travailler sur une vidéo pour faire cette annonce, mais cela s’est révélé trop difficile, nous n’avions pas l’expérience pour faire ce genre de choses, donc elle n’a pas été terminée, voilà donc l’annonce. Certain⋅es d’entre vous seront contents, certain⋅es d’entre vous peuvent être déçu⋅es, mais qui sait ? Dans tous les cas, c’est comme ça, et je n’ai pas l’intention de démissionner une seconde fois. »
  • 2. Voir le message posté le lundi, voici sa traduction :« Aucune personne participant à l’organisation de LibrePlanet (bénévoles ou salariées), conférencier⋅es, lauréat⋅es, exposant⋅es ou sponsors, n’était au courant de l’annonce de Richard Stallman avant qu’elle ne soit publique ».

Source april.org