Mobilizon, l’alternative décentralisée de Framasoft à Facebook pour les groupes et évènements

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En préparation depuis environ deux ans, Mobilizon est enfin disponible. Le service vient concurrencer Facebook sur le terrain des pages de groupes et évènements, avec la même approché décentralisée et fédérée que d’autres projets de Framasoft.

L’association française revient avec un nouveau service, attendu de pied ferme : Mobilizon. Comme elle le décrit elle-même, l’idée est née de besoins exprimés de proches impliqués dans des marches, permanences, ateliers ou évènements. Problème, il reste difficile de trouver un service capable de rassembler d’autres personnes avec une interface pratique et des outils organisationnels sans en venir à un réseau social tel que Facebook.

Il s’agissait au départ de proposer un produit facilitant les rassemblements de militants, quelles que soient les causes. L’association a donc développé petit à petit le projet, discutant notamment avec des designers pour comprendre les attentes des concernés. Rapidement, les contours étaient cernés : le logiciel devait être libre (il est diffusé sous licence AGPLv3), fédéré, orienté vers la gestion des évènements et des groupes, et accueillant.

Ce dernier point devait couvrir les explications d’utilisation, de découverte des hébergements et d’installation. On reprend, dans les grandes lignes, les bases de Mastodon. Mobilizon aurait normalement dû être finalisé cet été. Mais, comme le précise l’association, la pandémie de Covid-19 a tout bousculé.

De nombreux membres de l’équipe, dont le développeur principal (Thomas, coconcepteur avec la designer Marie-Cécile Godwin Paccard), ont dû mettre en suspens leurs projets pour soutenir « l’effort de guerre ».

Source nextinpact.com

Stratégie logiciel libre de la Commission européenne : un « esprit ouvert » qui manque de force

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La Commission européenne a publié sa stratégie en matière de logiciels libres pour la période 2020-2023. Au-delà de quelques rappels sur l’importance prise par le logiciel libre de nos jours, les objectifs concrets sont rares et on est loin d’une réelle priorité au logiciel libre. Principale mesure : la création d’un « bureau du programme open source » au sein de la DG DIGIT (La direction générale de l’informatique), mais sans détails sur les moyens financiers et humains dédiés à ce bureau.

La Commission européenne a mis à jour sa stratégie en matière de logiciel libre. La précédente couvrait la période 2014-2017. Il a donc fallu attendre trois ans pour cette nouvelle stratégie. Mais notons que c’est un document officiel, numéroté C(2020) 7149, de politique interne liant la Commission, contrairement aux documents précédents. Dans le document intitulé « Stratégie en matière de logiciels libres 2020 – 2023 » (16 pages) la Commission commence par souligner l’importance du logiciel libre. Cependant, à la lecture de cette introduction, on peut se demander si pour la Commission le logiciel libre c’est bien pour les logiciels d’infrastructures, et peu importe ensuite que des services privateurs soient conçus sur ces infrastructures.

La Commission explique vouloir partager plus d’outils développés en interne, et contribuer plus activement dans les principales communautés du libre. La Commission souhaite établir une « culture ouverte » et elle met en avant l’apport intrinsèque du logiciel libre pour les enjeux de souveraineté numérique, d’interopérabilité ou de mutualisation. Sauf que la stratégie manque d’actions concrètes, détaillées, par exemple sur les processus de passation des marchés publics ou encore, concernant sa dépendance à Microsoft pour le poste de travail, les outils bureautique et de messagerie. Ces sujets sont tout simplement passés sous silence.

Il est à ce titre marquant que la stratégie, dont le titre est l’« esprit ouvert », reprenne un critère maintes fois vu : « Les solutions «open source» seront privilégiées lorsqu’elles sont équivalentes en matière de fonctionnalités, de coût total et de cybersécurité » (page 10). Ambition molle qui n’appelle qu’au maintien d’une situation de dépendance à l’informatique privatrice, que seule une réelle priorité au logiciel libre serait de nature à renverser. Avec ce genre de formulation, Microsoft a encore de beaux jours sur les postes de travail de la Commission. Ce principe « d’équivalence » avait d’ailleurs déjà été adopté en 2018 par la Commission1.

La principale action concrète est sans doute la création d’un « Bureau du programme open source » :

« La stratégie et le plan d’action sont inextricablement liés. Le point central sera un bureau du programme open source, bénéficiant d’un véritable soutien politique et organisationnel et impliquant toutes les directions générales »

Ce bureau dépendra de la DG DIGIT (La direction générale de l’informatique). La création d’un tel bureau est une bonne chose. Mais aucune information n’est donnée concernant le budget qui sera alloué à ce bureau et les moyens humains.

D’ailleurs, dans le cadre de notre audition par la mission Bothorel sur l’ouverture des données et codes sources, nous avons défendu le besoin de la création d’une agence ou d’une mission interministérielle pour les logiciels libres, avec des moyens humains dédiés pour accompagner les administrations sur l’utilisation, la publication et la politique de contribution. Une telle structure aurait pour objet la mise en œuvre d’une réelle priorité au logiciel libre dans le secteur public.

Source april.org

Les emplois Linux et open source plus tendances que jamais

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Si vous cherchez à lancer votre carrière dans l’univers tech, il pourrait être intéressant de perfectionner vos compétences dans le domaine de Linux et des logiciels open source.

 

The Linux Foundation et edX, la principale entreprise de formation en ligne, ont publié ce 26 octobre le rapport 2020 sur les emplois de l’open source.

Une fois de plus, malgré la pandémie de Covid-19, la demande de compétences en matière de technologies open source est en augmentation. 37 % des responsables du recrutement disent qu’ils vont embaucher davantage de professionnels des technologies de l’information dans les six prochains mois.

L’open source est une priorité pour l’avenir

Plus précisément, 81 % des responsables du recrutement affirment que l’embauche de talents issus de l’open source est une priorité pour l’avenir. 56 % d’entre eux prévoient d’augmenter de recruter des professionnels de l’open source dans les six prochains mois.

Pourquoi ? La réponse à cette question est simple. Comme l’a révélé une récente enquête Red Hat, 86 % des responsables informatiques soulignent que les entreprises les plus innovantes utilisent des logiciels open source, citant comme raisons principales des solutions de meilleure qualité, un coût plus faible, une meilleure sécurité et des capacités natives cloud. Ainsi, même en ces temps difficiles, la demande de savoir-faire en matière de logiciels open source est plus forte que jamais.

A quel niveau ? 93 % des responsables du recrutement déclarent avoir du mal à trouver des employés qui connaissent les programmes open source. En effet, 63 % déclarent que leur organisation soutient ce type de projets avec du code ou d’autres ressources, juste pour pouvoir recruter des personnes ayant ces compétences logicielles. En 2018, seuls 48 % avaient cette démarche.

Le cas de SUSE

Il ne s’agit pas seulement d’entreprises qui sont nouvelles dans le domaine de l’open source et qui essaient de se présenter sous un jour favorable à des employés potentiels bien informés. SUSE, qui est l’un des principaux distributeurs de Linux depuis près de 30 ans, l’utilise. La directrice des ressources humaines de SUSE, Marie Louise van Deutekom, explique que « SUSE examine les contributions dans le cadre de notre stratégie de recrutement. C’est formidable de voir à quel point les gens contribuent réellement à ces communautés au fil du temps ».

Pourquoi ? « Parce que pour réussir dans une organisation open source », précise-t-elle, « il faut être fiable, digne de confiance et accessible. La crédibilité est extrêmement importante pour SUSE. Nous nous appuyons sur la transparence et utilisons cette stratégie lorsque nous travaillons avec nos clients et nos partenaires ».

De plus, poursuit-elle, « il est important de se considérer en apprentissage permanent, et de montrer sa volonté d’apprendre. L’une des conclusions du rapport de cette année est que 47 % des employeurs sont prêts à payer pour des certifications professionnelles, contre 33 % en 2016. Profitez de ces opportunités pour développer vos compétences et affiner votre expertise ».

L’importance du DevOps

Parmi les autres conclusions clés du rapport 2020 sur les emplois open source, on peut citer :

  • Le développement du DevOps : il s’agit des professionnels les plus recherchés, 65 % des entreprises cherchant à recruter davantage, contre 59 % en 2018.
  • Le nombre d’embauches est en baisse, mais elles ne sont pas gelées en raison de la Covid-19 : malgré la pandémie et le ralentissement économique, 37 % des responsables du recrutement prévoient d’embaucher davantage de professionnels de l’informatique prochainement.
  • La formation en ligne a gagné en popularité avec la pandémie : 80 % des employeurs indiquent qu’ils proposent aujourd’hui des formations en ligne pour permettre à leurs employés de maîtriser des logiciels open source, contre 66 % il y a deux ans.
  • Les certifications gagnent en importance : 52 % des recruteurs sont susceptibles d’embaucher une personne possédant une certification, contre 47 % il y a deux ans. Ils sont également prêts à payer pour des certifications. 74 % des employeurs proposent désormais de payer pour les certifications de leurs employés, contre 55 % en 2018, 47 % en 2017 et seulement 34 % en 2016.
  • Les technologies du cloud sont en vogue : en termes de domaines de connaissance, les recruteurs indiquent que la connaissance des technologies du cloud est parmi les principales compétences recherchées, 70 % d’entre eux étant susceptibles d’embaucher un professionnel possédant ces compétences, contre 66 % en 2018.

Le DevOps est devenu le premier critère de recherche : 65 % des entreprises cherchant à recruter des talents dans le domaine. La demande de développeurs passe donc au deuxième rang (59 %), pour la première fois dans l’histoire de ce rapport. Les ingénieurs restent en troisième position, avec 56 %, suivis par les architectes (41 %). Les administrateurs système ont connu une baisse massive, passant de 49 % en 2018 à 35 % aujourd’hui. Ce qui s’explique probablement par le fait que ces derniers sont passé de leur travail traditionnel, axé sur les serveurs, à un travail plus large, dans le spectre du DevOps.

Lorsqu’il s’agit de compétences spécifiques, les recrutent cherchent des candidats qui connaissent les technologies de l’informatique dématérialisée. 70 % d’entre eux sont susceptibles d’embaucher un professionnel possédant ces compétences, contre 66 % en 2018. Linux suit de près, avec 69 %. La sécurité est le troisième domaine de connaissance le plus recherché, par 48 % des recruteurs. Si vous maîtrisez ces trois domaines, vous pouvez rédiger votre propre descriptif de poste.

Plus de formation

« 2020 a été une année difficile pour tous, mais il est encourageant de voir que l’open source continue à offrir tant de possibilités », se réjouit Jim Zemlin, directeur exécutif de la Linux Foundation. « La Linux Foundation et nos membres continueront à travailler pour fournir des avancées technologiques qui profitent à tous, tout en s’efforçant de rendre plus accessibles les possibilités éducatives de l’open source. »

En effet, au cours de cette dernière année, la Linux Foundation a lancé nombre de nouvelles formations sur Linux et l’open source. Parmi elles figurent un Bootcamp pour les ingénieurs du cloud, une nouvelle certification informatique pour débutants et un Bootcamp avancé pour les ingénieurs du cloud. En 2020, la fondation a également accueilli le millionième étudiant dans sa formation gratuite d’introduction à Linux.

Le rapport se base sur des données provenant de plus de 175 responsables du recrutement de groupes, PME, administrations ou agences de recrutement du monde entier. Il s’appuie également sur les réponses de plus de 900 professionnels de l’open source.

Pour en savoir plus, le rapport complet est disponible ici en téléchargement.

Source : zdnet.com