Rothschild Patent Imaging vs GNOME : un cas particulier de brevet résolu, mais pas de jurisprudence

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La Fondation GNOME règle un problème de brevet et obtient un engagement de non-poursuite pour tout logiciel publié sous une licence de logiciel libre approuvé par l’Open Source Initiative. Contrairement à l’annonce initiale, la Fondation GNOME n’est pas allée en justice pour faire invalider ce brevet.

En octobre 2019, la Fondation GNOME, attaquée par un patent troll 1, avait décidé de répliquer en justice pour se défendre et défendre les communautés du logiciel libre contre les abus du système de brevets. L’April avait soutenu la Fondation dans sa démarche en faisant un don au fonds de défense de GNOME contre les trolls des brevets.

GNOME est un environnement de bureau libre, facile d’utilisation, convivial dont l’objectif est de rendre accessibles les systèmes d’exploitation libres. Comme elle l’expliquait, la fondation GNOME était attaquée par un patent troll Rothschild Patent Imaging (RPI) pour atteinte à un brevet relatif à la distribution d’images (concernant Shotwell le logiciel de GNOME d’organisation d’images et de photos). La Fondation avait décidé de ne pas se laisser faire et avait décidé d’aller en justice pour « envoyer un message à tous les trolls de brevets dans le domaine du logiciel ».

En effet, dans son annonce d’octobre 2019, la Fondation GNOME annonçait notamment une requête en irrecevabilité du brevet pour le faire invalider : « Nous voulons envoyer un message à tous les patent trolls dans le domaine du logiciel — nous nous battrons, nous gagnerons et nous ferons reconnaître l’invalidité de votre brevet. »

Le 20 mai 2020, La Fondation GNOME, Rothschild Patent Imaging et Leigh M. Rothschild ont annoncé que le différend avait été réglé : la Fondation a obtenu une clause de non-poursuite pour tout brevet détenu par Rothschild Patent Imaging. De plus, l’accord prévoit que les logiciels libres sous licence Open Source Initiative (consulter la licence des licences) ne pourront pas être poursuivis par Rothschild Patent Imaging sur l’ensemble des brevets (une centaine).

Cet accord est sans doute un bon accord pour GNOME et permet de neutraliser une centaine de brevets pour les logiciels libres sous une licence validée par l’OSI. Mais au final la Fondation considère le brevet logiciel pour lequel RPI attaquait – et incidement tous les autres de son portefeuille – comme valide. Cet accord à l’amiable résout un cas particulier – la menace des brevets de RPI – alors que la contre-attaque annoncée par GNOME aurait pu donner lieu à une jurisprudence s’étendant au-delà de ce seul cas, dans un domaine où justement les jurisprudences sont rares. Les patent trolls ont tout intérêt, en évitant les procès, à maintenir l’incertitude juridique qui est un élément déterminant de leur capacité de nuisance.

Source april.org

Le Parlement européen adopte la préférence pour le logiciel libre pour les institutions de l’UE

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Le 15 mai 2020, en séance plénière, le Parlement européen a approuvé plusieurs rapports de décharge budgétaire qui comprennent des amendements invitant les institutions de l’UE à utiliser principalement des solutions open source. En pratique, à partir de maintenant, toutes les solutions informatiques développées par et pour les institutions de l’UE devront d’abord être évaluées par rapport à la possibilité d’utiliser des solutions open source. Les évaluations devront ensuite être rapportées à la commission du contrôle budgétaire du Parlement sur une base annuelle, lors de la procédure de décharge.

Le texte exact et officiel de la résolution concernant la préférence pour le logiciel libre :

« [Le parlement] reconnaît la valeur ajoutée que les logiciels libres et ouverts peuvent apporter au Parlement ; souligne en particulier leur rôle dans l’amélioration de la transparence et dans la prévention des effets de blocage des fournisseurs ; reconnaît également leur potentiel en matière d’amélioration de la sécurité étant donné qu’ils permettent de relever et de corriger les faiblesses ; recommande vivement que tout logiciel développé pour l’institution soit rendu public sous licence de logiciel libre et ouvert »

Une autre résolution concernant les formats ouverts :

[Le parlement] reconnaît que la production de données publiques sous un format ouvert, lisible par machine, facilement accessible et réutilisable offre de grandes possibilités tant pour la transparence envers le public que pour l’innovation ; salue les initiatives en cours visant à créer et à convertir une partie de ses données qui revêtent un intérêt pour le public sous ce format ; souligne la nécessité d’adopter une approche plus conviviale, systématique et coordonnée pour de telles initiatives, dans le cadre d’une politique bien définie des données ouvertes du Parlement »

Merci au Parti pirate européen, et en particulier à l’eurodéputé tchèque et vice‑président du Parlement européen, Marcel Kolaja, qui sont à l’origine des amendements en question.

Précisons que ces résolutions ne concernent que les institutions de l’UE, et pas celles des États membres. Elles donnent néanmoins un signal fort dont on espère qu’il sera aussi suivi par les gouvernements nationaux, et en particulier le nôtre, qui s’est avéré très timide sur la promotion du logiciel libre depuis trois ans.

Source linuxfr.org

Comment installer Debian sur une cible iSCSI (diskless)

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Tant qu’à déporter des volumes de stockage sur un serveur via des protocoles comme iSCSI, pourquoi ne pas y placer un système d’exploitation entier ? Une installation de type diskless rendue possible par certains OS, dont Debian.

iSCSI est une solution d’accès en blocs aux données, couramment utilisée dans les datacenters. Elle permet de centraliser la capacité de stockage des serveurs au sein de « disk arrays » via un SAN (Storage Area Network). Mais on peut l’exploiter de manière plus simple, via un serveur « NAS », pour y déporter des volumes (LUN) à partitionner côté client.

De quoi augmenter la capacité de stockage d’une machine ou ne la laisser accéder à des données que lorsqu’elle est sur le réseau local. Ce, avec une meilleure efficacité que des solutions de type File Storage nécessitant la mise en place de protocoles de partage réseau comme Samba (SMB/CIFS), NFS (Network File System) ou AFP (Apple Filing Protocol).

Ainsi, le client n’a accès qu’à certains volumes de données, limitant l’impact d’attaques de type ransomware. Via le serveur, on pourra facilement sauvegarder les différents LUN, que ce soit de manière classique ou via la création d’instantanés.

Source nextinpact.com