Bientôt un poste de travail entièrement libre au ministère des Armées ?

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Le ministère des Armées a annoncé mener actuellement une étude pour s’équiper d’un poste de travail entièrement libre (système d’exploitation et logiciels de bureautique). Cette annonce est faite dans la réponse à une question écrite de la Sénatrice Christine Prunaud le 9 janvier 2020. Il s’agira, bien entendu, de traduire l’annonce en actes et le ministère donne, dans cette réponse, quelques signes encourageants. L’April souhaite la publication de l’étude une fois celle-ci finalisée et demande au ministère si le contrat Open Bar qui le lie à Microsoft a déjà été renouvelé pour la période 2021-2025

L’objet de la question de la Sénatrice Christine Prunaud porte sur la prise en compte du « critère de la maîtrise des codes sources » lors du possible, voire probable, renouvellement du contrat Open Bar entre Microsoft et le ministère des Armées. La sénatrice en profite pour souligner les conditions préoccupantes de passation du premier contrat et la « discrétion totale » sur son renouvellement en 2017 (pour quatre ans). Autant d’interrogations qui poussaient l’April a se demander si le ministère allait enfin entamer sa cure de désintoxication.

La temporalité de cette question, ainsi que la focale sur la « maîtrise des codes sources », n’est évidemment pas anodine puisqu’elle s’inscrit dans les suites de la publication, le 1er octobre 2019, du rapport de la commission d’enquête du Sénat sur la souveraineté numérique, commission par laquelle l’April avait été auditionnée, qui soulignait page 155 que « la lisibilité totale des codes sources des programmes informatiques pouvait être une des conditions essentielles de la souveraineté de l’État sur ses moyens numériques ».

Un changement de discours en faveur du logiciel libre

L’entrée en matière de la réponse peut permettre de douter que le ministère soit d’ores et déjà prêt à sérieusement entamer sa cure de désintoxication. Microsoft, seule, serait capable de fournir les prestations demandées : du logiciel Microsoft. Argument pour le moins tautologique, qui fait l’impasse sur le fait que ces logiciels ne sont pas les seuls à pouvoir répondre aux besoins, notamment en matière de bureautique, du ministère.

Cependant, un certain changement de ton semble s’opérer. S’il reste à traduire cela en actes, l’April y sera attentive, la réponse marque une évolution dans le discours vis-à-vis du logiciel libre. En particulier, la réponse ministérielle annonce « une étude pour s’équiper d’un poste de travail entièrement libre (système d’exploitation et logiciels de bureautique), sur le périmètre de son réseau internet dédié. »

Une étude pour s’équiper d’un poste de travail entièrement libre (système d’exploitation et logiciels de bureautique), sur le périmètre de son réseau internet dédié. L’accès au code source des solutions numériques est effectivement un facteur facilitant la maîtrise de ces solutions, dans une optique tant de sécurité que de souveraineté numérique.

Cette annonce fait écho à la réponse à une autre question écrite de la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam, datant du 24 août 2018, dans laquelle le ministère informait qu’« une feuille de route pour le ministère des Armées, indiquant à la fois le calendrier et les applications pour lesquelles il serait pertinent de passer au logiciel libre, sera établie courant 2018 ».

Si l’on oublie les réserves habituelles d’usage, « un coût global de risques et d’efficacité [qui doit être] comparables à ceux des grands éditeurs », le logiciel libre semble enfin reconnu dans le discours, non pas comme un modèle économique alternatif, mais, avec ses vertus intrinsèques spécifiques, comme une approche, pour ne pas dire une éthique, au développement logiciel. En particulier, le fait de pouvoir accéder aux sources du logiciel est reconnu comme un facteur de sécurité et un gage de confiance. Loin donc du fantasme d’une sécurité garantie par l’opacité des logiciels qui semblait être la norme jusqu’à il y a peu dans ce genre de réponse.

Mise à jour de la « politique logicielle » du ministère

Pour vanter son engagement vis-à-vis des logiciels libre, la réponse ministérielle indique que sa « politique logicielle », publiée en 2019 (en PDF), « prône l’ouverture aux logiciels libres », modulo les réserves évoquées de coût et d’efficacité.

Les objectifs de cette politique sont bien de favoriser l’interopérabilité par un recours aux standards, protocoles et formats d’échange ouverts, de garantir la souveraineté (tant sur la confiance que la sécurisation) numérique, de maîtriser et rationaliser les choix technologiques, de promouvoir le partage et la réutilisation des composants logiciels et d’exposer les ressources (données et services).

Notons ici que malgré l’annonce de l’accessibilité du document, il ne semble y avoir eu aucune publication officielle et nous n’avons obtenu aucune réponse à nos demandes de communication de mai 2019. Le seul document en notre possession date du 11 février 2019 et a été rendu public par le journaliste Émile Marzolf, travaillant pour Acteurspublics.fr. Il serait sans doute opportun de la part du ministère de communiquer le document via un canal officiel, pas seulement sur un site tiers/privé, comme celui de l’April.

La politique logicielle précédente remonte au 17 octobre 2006. Il s’agissait d’un document cohérent et intéressant, particulièrement sur les questions d’interopérabilité, qui marquait déjà un engagement vis-à-vis du logiciel libre, affirmant même que « le ministère de la Défense engage une démarche volontariste vis-à-vis des logiciels libres ». Cela n’aura malheureusement pas empêché la mise en place de la servitude volontaire à Microsoft.

Si la mention de cette « démarche volontaire » n’a malheureusement pas été reproduite dans cette nouvelle version, le fond du document semble toujours marquer un engagement vis-à-vis du logiciel libre. Le sujet y est d’ailleurs plus détaillé, notamment dans l’annexe III qui définit la notion et précise le fonctionnement des licences et des « modèles économiques ».

Une politique qui reconnaît, enfin, la valeur des communautés du logiciel libre

Une considération qui ressort de cette politique logicielle mérite en particulier notre attention.

Le rôle des communautés du logiciel libre est essentiel à la fois pour bénéficier de codes de qualité, maintenus, plus sûrs et améliorés en permanence, pour mutualiser les ressources et les expertises entre les services de l’État, mais également pour s’ouvrir vers l’extérieur. C’est un moyen de dynamiser les projets et de contribuer à leur pérennité.

Ce rapport au « rôle des communautés » n’est pas anodin et marque une reconnaissance importante qui semblait jusqu’alors loin d’être évidente. Particulièrement sur les questions relatives à la sécurité, enjeu fondamental pour le ministère des Armées.

Sur ce point d’ailleurs, à la lecture de la réponse ministérielle on pouvait regretter que la considération de « sécurité » soit limitée à la seule capacité d’accès au code source. S’il s’agit évidement d’une considération importante, l’intérêt ne se limite pas à la liberté individuelle d’accéder aux sources. Il est systémique. C’est parce que cette liberté est garantie à toutes et tous, en combinaison avec les libertés d’usage, de modification et de partage, qu’une communauté se forme et que la charge de cet « audit » est distribuée, améliorant le niveau global de sécurité du logiciel et la confiance qu’on peut lui porter. La « politique logicielle » établie par la DGNUM ne semble d’ailleurs pas dire autre chose.

Gageons que l’étude annoncée, pour un poste de travail entièrement libre, sera menée avec la rigueur que mérite la situation et qu’il s’agira d’un premier pas décisif dans la désintoxication à Microsoft. À l’instar de la Gendarmerie nationale qui a parfaitement réussi sa migration vers le logiciel libre1. Le ministère des Armées, comme l’ensemble des administrations, aura tout à gagner à s’engager dans une priorité effective au logiciel libre, en s’appuyant sur les communautés qui les font vivre.

Source april.org

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Un thème sombre sera intégré à Xubuntu 20.04

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Les dernières moutures de développement de Xubuntu 20.04 disposent d’un nouveau thème sombre baptisé Greybird-dark. Sa sortie est prévue fin avril.

Le site OMGUbuntu a inspecté les dernières versions quotidiennes (daily builds) de la future distribution Xubuntu 20.04, prévue aux alentours du 23 avril prochain. Ils ont découvert la présence d’un nouveau thème sombre. Image à l’appui.

Qu’est-ce que Xubuntu ?

Xubuntu est un système d’exploitation libre de type GNU/Linux. C’est un projet issu de la Fondation Ubuntu utilisant l’environnement de bureau graphique Xfce à la place de Gnome 3 (et précédemment Unity).

Xubuntu est une distribution Linux dérivée de Ubuntu, car tous deux partagent exactement la même base, des logiciels communs (Synaptic), les mêmes dépôts APT, le même nom de code et le même cycle de développement.

La dernière version est 19.10, Eoan Ermine, sortie en octobre 2019.

Un thème sombre dans Xubuntu

Le nouveau thème Greybird Dark donne à Xfce un nouveau look sombre dans la lignée de ce qui se fait sur la plupart des systèmes d’exploitation, mais avec une nuance : nous sommes toujours bien dans l’univers du gris (et non du noir).

Il semblerait qu’il est déjà possible d’utiliser le nouveau thème sur des versions plus anciennes de Xubuntu. Il faut pour cela rapatrier la dernière version stable et utiliser Xfce. Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez vous rendre sur ce compte Github.

Comme il s’agit d’un thème GTK, Greybird Dark peut également être installé sur d’autres environnements compatibles, dont GNOME Shell et MATE.

Source toolinux.com

La mort de Windows 7 va-t-elle profiter à Linux ?

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La fin de vie de Windows 7 est un moment important de cette année. Microsoft laisse sur le « bord de la route » des centaines de millions d’ordinateurs à travers le monde. Désormais livrés à eux même, ils doivent prendre une décision pour assurer leur sécurité.

L’arrêt de la maintenance de Windows 7 n’est pas anodine. Selon les derniers chiffres publiés par NetMarketShare, la part de marché de cet OS dépasse toujours les 25%. En clair environ un ordinateur sur quatre qui utilise cet environnement tous les jours. Malgré tous les efforts de Microsoft pour minimiser son importance, il reste à ce jour le deuxième système d’exploitation le plus utilisé sur PC de bureau. On estime qu’il y a encore plus de 440 millions de personnes sous Windows 7 dans le monde entier.

Sans mises à jour de sécurité tous ces systèmes informatiques doivent trouver une réponse à la question : Faut-il rester sous Windows 7, adopter Windows 10 ou migrer vers macOS ou Linux ?

Il n’y a malheureusement pas de réponse universelle. Elle va dépendre de nombreux paramètres, contraintes et impératifs. Depuis le 14 janvier 2020, jour de la mise à la retraite officielle de Windows 7, beaucoup espèrent que l’environnement Linux va profiter de cette situation. Certains s’attendent à ce que le monde de l’Open Source accueille une nouvelle grande communauté.

Ubuntu, Linux Lite, Linux Mint et quelques autres distributions profitent d’amélioration et d’optimisations pour répondre aux besoins du grand public. Leurs développeurs voient la mort de Windows 7 comme une vraie opportunité pour conquérir de nouvelles parts de marché. L’affaire n’est cependant pas si simple car il existe plusieurs « types » d’utilisateurs de Windows 7.

Windows 7, qui est susceptible d’adopter Linux ?

Aux yeux de certains Windows 10 n’est pas perçu comme une avancée avec son approche en tant que « Service ». Windows 7 répond parfaitement aux attentes aussi bien en termes de fonctionnalité que de performance tout en conservant « l’expérience Windows traditionnelle ». Ces utilisateurs ne souhaitent tout simplement pas de changement. Ils ne veulent pas perdre leur temps avec un « nouveau » Windows leur demandant de réapprendre à utiliser leur PC.  Nous avons là une communauté qui est peu susceptible d’être intéressée par le monde Linux.

Nous retrouvons aussi des utilisateurs un peu plus aventureux et à l’écoutent de certains arguments. La sécurité fait partie du discours de tous les développeurs de distributions Linux. Canonical affirme que sa distribution Ubuntu permet de bénéficier d’une sécurité renforcée sans avoir besoin d’acquérir de nouveaux matériels.

Source ginjfo.com